Plainte Contre X, un papier du Soir

Cet article, publié dans Le Soir, est signé Catherine Makereel.

« Plainte contre X » provoque le débat plutôt que le public

 

Emilie Maréchal joue Estelle
Emilie Maréchal joue Estelle

 

La pièce de Karin Bernfeld s’ouvre sur des gémissements.
De souffrance ou de jouissance ? Dans cette ambiguïté se loge tout le propos de Plainte contre X, à l’affiche du Théâtre de Poche. L’auteure lève le voile sur des coulisses moins reluisantes que ne pourrait le laisser penser, en fa- çade, cette « industrie du plaisir». Elle imagine une fille,d’abord tombée accro aux images, avant de tourner des films X, certains dans des conditions d’une brutalité extrême.

Son personnage, Estelle, raconte les dessous de la pornographie.« On devrait dire “la” porno, puisque c’est l’abréviation de la pornographie, mais c’est devenu “le” porno… Un pouvoir masculin», souligne-t-elle amèrement.

A l’heure où la génération YouPorn bouscule nos repères sur la libération sexuelle, la pièce a le mérite de nous ouvriles yeux sur un thème encore largement tabou. Difficile pourtant de savoir à quel point Plainte contre X s’avère autobiographique. « C’est avant tout une œuvre littéraire, un texte qui parle pour celles qui ne peuvent pas parler, se dérobe la Française. Je n’ai pas envie de détailler ce que j’ai fait. Dire si on m’a payée ou pas. Ce serait rentrer dans le jeu de ceux qui veulent en faire un métier comme un autre. Celles qui revendiquent d’être encore dedans, on les appelle les travailleuses du sexe mais moi, je suis une survivante », indique celle qui reconnaît être tombée dedans très jeune.

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