Cet article, publié dans Prostitution et Société, est signé Sonia Delhaye.
Alexandre Drouet offre à partir de Plainte contre X, monologue théâtral de Karin Bernfeld, une mise en scène juste et inventive, au service d’un texte important, qui nous alerte sur le risque de formatage de nos imaginaires érotiques. Comment défendre notre liberté sexuelle contre les normes de l’industrie pornographique ?
« On asservit les peuples plus facilement avec la pornographie qu’avec des miradors » (Alexandre Soljenitsyne)
Cette citation pourrait résumer à elle seule l’uppercut que l’on reçoit au spectacle de cette pièce dont on sort K.O. Car c’est un cri de rage et de combat qui se livre sur scène : Estelle, une ancienne actrice porno, nous envoie sa souffrance en pleine face et nous somme de l’écouter.
Ce monologue théâtral d’une heure est remarquablement servi par un dispositif de mise en scène simple et efficace. Sous la lumière froide de quelques néons alignés, une petite table avec un micro attend son témoin. Derrière, une toile tendue dessine un écran qui rappelle tous ceux qui peuplent aujourd’hui notre quotidien. C’est dans ce décor qu’avance lentement une jeune femme, elle vient s’immobiliser à l’avant-scène pour nous interpeller frontalement. La parole se fait alors très vite logorrhée, les mots s’enchaînent et se bousculent avec rapidité, exprimant autant le traumatisme que l’urgence absolue de parler chez cette jeune femme trop longtemps tenue au silence, d’abord enfant abusée dans sa famille, puis après, dans l’industrie du X.
Et les mots crus pleuvent comme des couperets : « Pute ! Salope ! Chienne ! Allez avale le gros dard, prends toi ta giclée, et la raclée. Etouffée elle s’évanouit, on la ranime avec des gifles. »Ce monologue théâtral d’une heure est remarquablement servi par un dispositif de mise en scène simple et efficace. Sous la lumière froide de quelques néons alignés, une petite table avec un micro attend son témoin. Derrière, une toile tendue dessine un écran qui rappelle tous ceux qui peuplent aujourd’hui notre quotidien. C’est dans ce décor qu’avance lentement une jeune femme, elle vient s’immobiliser à l’avant-scène pour nous interpeller frontalement. La parole se fait alors très vite logorrhée, les mots s’enchaînent et se bousculent avec rapidité, exprimant autant le traumatisme que l’urgence absolue de parler chez cette jeune femme trop longtemps tenue au silence, d’abord enfant abusée dans sa famille, puis après, dans l’industrie du X.
Et les mots crus pleuvent comme des couperets : « Pute ! Salope ! Chienne ! Allez avale le gros dard, prends toi ta giclée, et la raclée. Etouffée elle s’évanouit, on la ranime avec des gifles. »